En Avril 2006, j'ai ressenti un grand besoin de repos et
de sortie du Bénin. Margot me proposa de la rejoindre au Sénégal, pour faire une
traversée unique; descendre le fleuve Sénégal de Saint Louis du Sénégal, là où
elle est née... il y a quelques temps déjà, jusqu'à Podor.

Parcours initiatique
pour moi, passionné des fleuves mythiques et d'un en particulier, la Loire,
patrimoine de l'Unesco.
Voici un petit florilège en images de mon voyage...

Départ en bateau, ancien cargo du fleuve, réaménagé pour
des croisières, de Saint Louis du Sénégal, juste à côté du pont métallique
Faidherbe. Nous avons visité la ville, ses ruelles, le port avec les pirogues
colorées des pêcheurs, ses maisons dont certaines commencent à être restaurées,
la grande mosquée à l'allure d'église, les différents quartiers. Soirée de
départ à l'hôtel de la Poste, (épique,...)

fréquenté par Mermoz et dédié à l'aviation
postale, à Latécoère, aux pionniers du début du XXème siècle. Lambris sombre et
trophées, photos noir et blanc, ambiance...
Le Bou el Mogdad, du nom d'un ancien interprète de la colonie, remonte peu à
peu le fleuve vers le nord, entre Sénégal à tribord et Mauritanie à babord.
C'est parti pour la "route des comptoirs". Eaux salées jusqu'au barrage
de Diama puis eaux douces apportant fertilité aux terres proches. Arrêts
réguliers pour visiter les villages bordant le fleuve, mouillages reposants.
Vacances. J'ai dormi au point que mes co-voyageurs, les amis de Marguerite,
Bernard et les quatre veuves joyeuses s'en sont moqué :
somnolences, siestes, longues nuits, bercé au rythme du moteur ou du clapotis de
l'eau. Siestes sur le pont d'étage, à l'ombre sous le taud, ou dans ma cabine,
la 17, nommée Lion... après chaque repas de midi.

Visite d'un village itinérant de Peuls, éleveurs de zébus et de moutons;
pauvreté et nombreux enfants, poussière et contre-jours, puis village de
pêcheurs, salant et séchant le poisson pour la vente. Odeurs et chaleur.


Mouillage à la réserve du Djouj et ses milliers d'oiseaux. Un moment rêvé,
balade en pirogue parmi les espèces encore présentes, n'ayant pas migré vers
l'Europe. Canards, cormorans, pélicans, oies, sternes, photos magnifiques...

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Une journée complète de
navigation lente, tchac tchac du moteur, valse des transats, discussions
entre passagers, agrémentée des repas, de lectures, avant d'arriver à
Richard Toll. Visite des installations sucrières, la région a été
aménagée avec des canaux d'irrigation et des pompages, puis marche au
travers de la ville. anciennes demeures coloniales, "Folie"de
Richard ancien jardinier de Napoléon III, à l'abandon et actuellement squattée par
des musiciens.
Puis ce sera Damgane,
comptoir colonial, suivi d'un repas magique sur les berges. Et enfin
après une autre demi journée de bateau Podor, au plus nord du
Sénégal, au plus chaud aussi, carrefour des voies venant de Kayes et de
Saint-Louis, lieu d'échanges et de trafic, son fort et ses ruelles, ses
magasins de marchandises, la maison du commandant de cercle, la
prison...

Au retour en bus, on a peine
à imaginer que le pays est sahélien : arbres ras et sable. Nous avons
été trompé par le fleuve et ses berges vertes d'irrigation. Un peu plus loin, en
s'éloignant de l'eau, c'est sec, aride. Les villages s'épuisent sous le
soleil.

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Impossible de quitter le Sénégal sans aller à Gorée, île mythique
liée au souvenir. Ce n'est certainement pas l'endroit le plus
significatif
pour le trafic d'esclaves mais c'est devenu un lieu de souvenir
touristique. Le Bénin pour cela a plus à raconter... Et pourtant quel
charme, quel plaisir de déambuler dans les ruelles de sable sans
voitures, mais avec beaucoup de monde...... Belles maisons restaurées,
musée des esclaves et son double escalier. Lieu où il fait bon vivre à
trente minutes en chaloupe de Dakar. Artisanat pressant comme dans tout
lieu trop touristique. Gare aux pigeons!



Tournée en taxi dans Dakar la grande. Grandes artères, grands
immeubles, grande circulation, magnifique corniche qui va passer à 4
voies. Repas de nuit de
fruits de mer et de vin blanc sec... avant de reprendre l'avion...

Et retour au Bénin... Merci Margot.
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